La carte co-brandée

Sous ce nom à consonance anglo-saxonne se cache le nouveau levier marketing bancaire dont tout le monde parle. Depuis plusieurs années, les organismes bancaires l'attendaient : pouvoir s'associer à des marques pour lancer des nouvelles cartes de paiement. Après un lancement dans le monde anglo-saxon, le marché français lui a ouvert ses portes depuis le 1er octobre 2007.
A grands coups de publicité, vous avez certainement vu un spot vous proposant de payer avec une carte Total pour récolter des bons de réduction lors de votre supplice à la pompe.
Eh bien c'est le fruit d'une union entre Sofinco et le groupe pétrolier pour vous faire profiter d'avantages mais aussi de vous proposer de payer à crédit.
Ces cartes naissent comme des hirondelles au printemps à grand renfort publicitaire : carte Intermarché - banque Chabrières, carte Fiat-Sofinco, carte Orange-BNP, carte Nouvelles Frontières-Franfinance, carte System U-Cofinoga...
Naturellement ces nouvelles cartes ont leurs avantages : outre le fait de pouvoir payer dans vos magasins préférés (de préférences ceux liés à la carte) et de pouvoir retirer à un guichet automatique, vous pouvez aussi recevoir des bons d'achat, des offres privilégiées, des remises ou simplement de cumuler des points comme une carte de fidélité, le tout en payant moins cher votre carte !
Mais attention : au-delà de ces avantages, voici la face obscure : ces cartes permettent d'ouvrir en une pression de bouton un crédit avec des taux d'intérêt pouvant aller jusqu'à 20%. Dans la grande distribution, les Mousquetaires ont été les premiers à dégainer le 8 septembre dernier. La Mastercard Mousquetaires-banque Chabrières classique, à débit immédiat ou différé, coûte 1 euro la première année, puis 18 euros par an. Elle donne droit à l'ouverture d'un crédit renouvelable d'un montant prédéfini au taux d'intérêt de 13,99 %. La carte Visa de Total offre quant à elle de 3 % à 9 % de remise sur le carburant selon son utilisation, ainsi qu'une assistance dépannage gratuite. Les remises sont plafonnées à 1.200 euros par an.
Mais il est nécessaire de mettre en garde le consommateur et en particulier celui qui ne peut plus souscrire à un crédit par sa banque - et qui se trouve dans une situation financière plutôt tendue - . D'ailleurs, l'UFC-Que Choisir, déjà opposé au crédit revolving sur le lieu de vente a aussi mis en garde contre cette pratique.
Selon une étude de Sofinco, la France pourrait compter plus de 10 milloins de posseseurs de carte co-brandées en 2012. Espérons que le nombre de surendettés ne suive pas la même tendance.